Création de site internet : comment lutter contre la pollution numérique ?

Par , Le 11 novembre 2020 (Temps de lecture estimé : 7 min)

À l’heure où le télétravail est LE sujet d’actualité, celui-ci est lié à un sujet dont on parle encore trop peu : la pollution générée par le numérique. Ambre, qui vient de terminer son stage à L’Aetherium, te propose alors de faire le point sur le sujet.

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Avec le confinement, le télétravail à été déployé à grande échelle. Pour une grande majorité de personnes, celui-ci est l’une des méthodes de travail des plus efficace. Selon l’ADEME (Agence de la transition écologique), il permettrait également de réduire de 30% l’impact environnemental lié aux déplacements bureaux-domicile. Évidemment, il y a un hic ! Lorsque que la France, voir le monde entier, se retrouve en télétravail, le constat peut changer en conduisant à une « nouvelle » forme de pollution : une pollution invisible que l’on appelle la pollution numérique.

Qu’est-ce que la pollution numérique

Encore peu connue du grand public, la pollution numérique ferait du numérique la sixième nation la plus polluante du monde. Selon une étude de Cleanfox, plus de 1 Français sur 2 ne considère pas Internet comme une source importante de pollution. Et pourtant !  Toutes vos actions émises sur le net font partie de la pollution numérique.

« Si Internet était un pays, il serait le troisième consommateur mondial d’électricité, derrière la Chine et les États-Unis. Un constat surprenant, tant l’impact du numérique sur l’environnement est méconnu. Il émet pourtant aujourd’hui 4% des gaz à effet de serre du monde, soit davantage que le transport aérien civil. » – The Shift Project, dans son rapport publié en Juillet 2020

Cette pollution est liée à l’impact du numérique dans son ensemble, elle se manifeste donc sous différentes formes.

Les sources de pollution numérique

La pollution numérique est dans sa globalité liée à l’impact de l’utilisation du numérique. Ceci passe par trois étapes :

  • La fabrication (ordinateurs, smartphones, tablettes, montres connectées, etc.)
  • Les pratiques digitales de chaque utilisateur (réseaux sociaux, streaming, stockage des mails, stockage de données, etc.)
  • Les déchets numériques

Les équipements numériques

La conception de ces appareils nécessite des matières premières rares et des métaux précieux. Malheureusement, l’extraction de ces matériaux engendre une pollution des écosystèmes par une dispersion de produits toxiques qui entrainent des dégâts sur la biodiversité.

« En 2019, on comptait 34 milliards d’équipements numériques dans le Monde, 4,1 milliards de personnes pour se les partager. Un individu possède donc en moyenne 8 équipements numériques. » – Green IT

Les pratiques digitales

Le second problème, c’est notre consommation digitale, ou plutôt l’énergie nécessaire aux échanges de données ainsi qu’au stockage de celles-ci. À titre d’exemple, l’envoi d’un e-mail consomme autant d’électricité qu’une ampoule allumée pendant une heure. Le stockage, quant à lui, est possible grâce aux data centers qui permettent de stocker et délivrer des données. Toutefois ce moyen de stockage est très énergivore au niveau électrique. Les data centers sont alimentés par des énergies fossiles qui émettent des gaz à effet de serre. De plus, ils produisent énormément de chaleur due à la grande quantité de stockage. Ainsi 40% de l’énergie consommée par les datas centers vient de leur refroidissement. « En France, ils représentent 10 % de l’électricité consommée » selon  Green IT. Nos petites actions anodines ne sont donc pas sans impact sur l’environnement.

Comment réduire cette pollution invisible

La sensibilisation a débuté dès 2011 grâce à l’ADEME, qui avait publié un article sur l’impact carbone de l’envoi et le stockage d’un e-mail : « Envoyer 33 e-mails de 1 Mo à deux destinataires par jour produirait 180 kg de CO2 par an, soit l’équivalent de 1 000 km parcourus en voiture. Lorsque l’on sait que 293 milliards d’e-mails sont échangés chaque année dans le monde et que 80 % des e-mails ne sont jamais ouverts…. »

Lorsqu’on travaille sur le web quotidiennement, il est donc plus que nécessaire d’adapter ses habitudes pour réduire sa consommation d’énergie. Vous allez pouvoir réduire votre empreinte carbonne numérique grâce à plusieurs préconisations. En voici quelques-unes qui pourront vous aider.

Estimez le taux d’empreinte carbone de votre site web

Tout d’abord, j’ai récemment trouvé un site qui permet de calculer le taux d’empreinte carbone que génère votre site : Website Carbon Calculator (WCC). Prenons l’exemple de la page d’accueil de L’Aetherium : seulement 0,52 g de CO2 est produit chaque fois que quelqu’un visite cette page. WCC décrit la page comme étant plus propre que 69% des pages testées. WCC est donc très intéressant puisque selon vos résultats d’émission d’empreinte carbone, il vous guide vers des solutions pour réduire celle-ci.

Note du taulier : si j’en crois WCC, mon site consomme donc près de 63 kg de CO2 par an. Soit, la quantité de carbone absorbée en un an par trois arbres. Vous serez donc heureux d’apprendre que j’ai planté neuf arbres dans mon jardin au cours des deux dernières années. Vous pouvez alors continuer à naviguer sur ce site en toute tranquillité. 

Choisissez un hébergeur vert

Comme évoqué précédemment les datas centers sont les plus grandes ressources énergivores, de ce fait vous pouvez adopter des hébergeurs plus écologiques qui utilisent des énergies renouvelables. Parmi eux on retrouvera, entre autres, PlanetHoster et Infomaniak.

Côté site web, allégez votre WordPress

Ne gardez que l’essentiel sur votre thème graphique ! Vous pouvez commencer par supprimer les thèmes en trop, ensuite gardez seulement les plugins dont vous vous servez. Côté conception, L’Aetherium se débarrasse de toutes les fonctionnalités réellement inutiles de WordPress lors de création de sites Internet. Ceci, en vue d’alléger leurs sites le plus possible. Pour ce qui est du contenu du site, compressez vos images et supprimez celles inutilisées. Il est intéressant de noter que les bonnes pratiques en termes d’optimisation du référencement naturel vont souvent dans le même sens que celui de l’écoconception.

Voici le reste des recommandations utiles

Pour les e-mails :

  • Nettoyez votre boîte mail régulièrement
  • Installez un filtre anti-spam
  • Compressez vos pièces jointes (pour que le fichier soit le plus léger possible) et si votre fichier est très lourd pensez à WeTransfer
  • Triez vos newsletters avec Cleanfox

Pour votre navigation web :

  • Privilégiez un navigateur écoresponsable (Ecosia, Lilo)
  • Effectuez vos recherches directement dans la barre d’URL plutôt que dans celle du moteur de recherche. Pour retrouver une page déjà consultée, votre historique vous y mènera en évitant des allers-retours dans les data centers.
  • Évitez d’avoir de nombreux onglets ouverts
  • Consultez des vidéos de façon raisonnable (même s’il est difficile de réduire sa lecture de vidéo, vous pouvez réduire la qualité de la vidéo afin de diminuer l’empreinte carbone). « 1 heure de vidéo visionnée sur smartphone = une consommation d’énergie d’un réfrigérateur allumé pendant un an », toujours selon Green IT.
  • Supprimez de votre smartphone les applications dont vous ne vous servez pas
  • Lorsque vous êtes chez vous, privilégiez une connexion wifi

Pour vos équipements numériques :

  • Pensez aux appareils reconditionnés
  • Privilégiez la réparation au rachat d’appareil
  • Si vous le pouvez, activez l’option économie d’énergie
  • Et évidemment, pensez à éteindre vos ordinateurs, imprimantes, box, etc.

Conclusion

Sachez qu’en effectuant ces différentes actions, en plus de réduire votre empreinte carbone, vous allez gagner de l’argent ! L’ADEME estime en effet, « qu’allumé 24h/24, un seul ordinateur peut coûter jusqu’à 100 euros d’électricité par an ». Vous avez alors tout intérêt à participer à cette écologie numérique qui, malheureusement, est encore aujourd’hui trop peu connue du grand public. Le terme de pollution numérique commence cependant à gagner en visibilité et il est temps d’agir et de sensibiliser le plus possible la population. Le but n’étant pas de se priver des nouvelles technologies qui se développent un peu plus chaque jour, mais de pouvoir, à son échelle, aider à un futur numérique plus responsable.

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Ambre LE POULIQUEN

Étudiante de 23 ans, en apprentissage dans le webdesign afin de pouvoir étoffer mon profil de communicante. J’ai le désir d’évoluer dans le monde de la communication, afin de pouvoir partager mon optimisme et mon envie de création, dans un métier qui me passionne !

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