Je tombe souvent sur les sites de confrères qui ont un bon niveau de compétences, mais se vendent aussi bien qu’une huitre. Chacun d’entre nous étant un des visages des métiers créatifs, il est important que la première impression soit bonne. Voici quelques conseils pour vous y aider en commençant par votre portfolio.
Il ne suffit pas d’avoir un beau portfolio pour brasser du monde. Allez faire un tour sur mon site, et regardez l’importance que je donne à mes créations : elle est minime. Pourquoi ? Parce que le design est notre métier et non celui de nos clients, faire la différence entre votre portfolio et celui d’un autre professionnel revient à leur demander de distinguer deux variétés différentes de papillons. À moins que votre cible ne soit les agences de com’, présenter vos réalisations ne suffit pas. En conséquence, voici quelques bonnes pratiques qui vont vous permettre de faire sortir votre site Internet du lot.
Alors d’avance, je vais répondre à la question qui revient souvent : mais pourquoi donner des conseils à mes concurrents ? Si chacun connaît les limites de son champ de compétences, n’intervient que quand il y a réellement un besoin ou une demande, et fait attention à ne pas marcher sur les plates-bandes des autres graphistes qui travaillent bien et honnêtement, alors nous ne sommes pas concurrents, mais confrères. Permettre à mes confrères de s’améliorer, c’est leur permettre de toucher une meilleure clientèle, et donc de limiter l’impact que les pratiques douteuses peuvent avoir sur notre profession. Ainsi, le métier s’en trouve nivelé vers le haut et au bout du compte tout le monde est gagnant.
Que proposez-vous ?
Les métiers créatifs regroupent une large gamme de compétences. Êtes-vous illustrateur ? Intégrateur ? Codeur ? Webdesigner ? Motion designer ? Graphiste print ? Peintre en lettre ? Graffeur ? Ça peut paraître bête… mais exprimer le clairement, nom d’un blowjob ! Il est déjà assez difficile pour les créatifs eux-mêmes de donner une définition précise derrière chacun de ces termes, alors je vous laisse imaginer pour des prospects… Pour ma part, je présente les choses sur mon CV et dans mes onglets de prestations. C’est clair, c’est dit, pas moyen de se gourer.
Qui êtes-vous ?
Jo l’Rigolo ? Tant que rien n’est signé, dites-vous qu’aux yeux du prospect vous êtes un marchand de tapis. Le genre à la sauvette, sur le marché. Pas méchant, mais le genre de type qu’on préfère éviter de peur de perde notre temps ou d’acheter une daube dont on n’aurait pas voulu. Bref, présentez-vous. Les gens ont besoin de constater que vous vous montrez et que vous vous assumez. Pour ma part, ça passe par une longue page « À propos » et mon portrait à droite à gauche sur le site. En affichant qui vous êtes, vous faites transparaitre la partie sociale de votre personnalité, vous vous rendez accessible.
Pour qui avez-vous travaillé ?
Si vous avez de belles références, il faut le dire. Peut-être n’avez-vous pas fait grand chose pour ces grosses boîtes, mais elles vous ont fait confiance. Les grandes entreprises savent très bien comment ne pas perdre de temps : aussi, parvenir à avoir un contrat avec l’une d’elles est souvent un gage de sérieux. Regardez ma page d’accueil : juste quelques logos (et pas des dégueu en plus). Le reste, ça se passe dans votre portfolio.
Bloguez-vous ?
Alors attention, je ne parle pas ici du blog pour vous faire connaître et qui brasse 13 000 visites par mois comme le mien. Si vous faites ça, c’est très bien. Mais ce n’est pas une nécessité, certains s’en passent très bien. Pour ma part, je blogue surtout pour le plaisir : presque tout mon business vient de mon implication dans les réseaux locaux. Mais en revanche, il est important d’avoir un blog que vous nourrissez, ne serait qu’occasionnellement. Celui-ci aura un rôle de réassurance pour vos prospects, qui pourront alors constater que vous savez de quoi vous parlez, et que vous vous tenez au courant des tendances du métier. Un conseil : bloguez peu, mais bloguez bien. Privilégiez de longs articles et prouvez que vous êtes un expert dans votre domaine.
Posez-vous les bonnes questions ?
Je connais plusieurs créatifs qui ont un formulaire ultra chargé sur leur site et qui se basent sur les messages reçus pour faire leur devis. Ou bien d’autres qui vont gérer leur prospect par e-mail. Je vais être honnête : si vous faites pareil, vous vous plantez. Le formulaire, c’est un premier contact. Pour ma part, je réponds toujours en demandant à poser un rendez-vous physique ou téléphonique. Ce n’est qu’à l’occasion de ce rendez-vous que je vais écouter le prospect et lui poser des questions. Ensuite seulement, je lui établis un devis que je lui commente, si possible à l’occasion d’un autre rendez-vous. Vous trouvez la procédure longue et fastidieuse ? C’est aussi la meilleure façon pour obtenir des jobs bien payés. Autant vous y faire, les bonnes ventes ne sont pas souvent celles qui se concluent rapidement. C’est un travail de longue haleine.
Affichez-vous votre disponibilité ?
Oui, vous êtes disponible. Tout le temps même, la question ne se pose pas. Quid de la surcharge de travail ou bien des demandes de travail urgent ? Avisez au cas par cas ! Si votre agenda est blindé, alors renvoyez le contact vers un confrère ou une consœur avec qui vous trouverez un arrangement d’apport d’affaires. Ça fait marcher le réseau, ça vous fait gagner un point auprès du prospect pour la prochaine fois et ça donne du boulot aux copains. De plus, ceux-ci seront aussi plus prompts à en faire autant à votre égard si c’est eux qui se trouvent dans le jus. Bon, avant, vérifiez quand même que le client est clean. Ça serait ballot de refourguer une boule de pue aux potes.
Où peut-on vous trouver ?
Vous êtes présents sur les réseaux sociaux ? Dites-le ! Ainsi vous vous rappellerez au bon souvenir des gens quand vous publierez. Mais la question vaut aussi pour votre localisation : avez-vous pignon sur rue ou bien travaillez-vous depuis chez vous ? Quand bien-même vous ne souhaitez pas donner votre adresse, dites de quel secteur vous êtes et sur quelle zone vous intervenez. Beaucoup d’entreprises favorisent les prestataires locaux, ça serait dommage de vous priver de cette clientèle potentielle.